PARADIS PERDUS
Nous étions jeunes et beaux
Sphinx d' argile aux regards éperdus
Nous étions jeunes et beaux
Perdus dans l'océan futile
De notre imagination fertile
Nous chantions sous un chêne
De vagues mélopées
Emportés par la beauté de l'instant
La seconde statique
Où les yeux de l'un se perdent
Dans la profondeur du regard de l'autre
Tel un lac mystique
Grimmé en Eden
Où les arbres emplis de sagesse
Viennent silencieusement s'abreuver
Et mirent avec paresse
La conscience noyée
Nous chantions sous un chêne
De vagues mélopées
Apportés par la brise
Tandis que lentement les feuilles tombaient
Et le temps doucement s'écoulait
Nous chantions à coeur ouvert
Avant que ne se brisent
La minute fragile
Et l'instant divin
Le dernier refrain
D'une aubade à l'amour
Apportée par la brise
Se glissant parmis les herbes folles
Et les feuilles jaunies
Avant d'être à tout jamais noyés
Sous la blancheur et la virginité
De l'hiver acharné
Il fût un temps où
Nous étions jeunes et beaux
Juillet 1997